Acte I.

Penser Internet comme un espace

Internet est indiscutablement fondé sur la connexité, mais ne s'y résume certainement pas. Il est fait de flux et de stocks, de réseaux et de territoires, de cuivre de lumière et de mots.

Boris Beaude, Internet, changer l'espace, changer la société

fig 1: NEWBURY David, Carte d'Arpanet, Mai 1973

A. Pour une analyse spatiale d'Internet

1. Du réseau au lieu réticulaire

La carte du réseau Arpanet en 1973 présentée en introduction de ce chapitre, est caractéristique de notre représentation contemporaine d'Internet. Nous y trouvons un ensemble de points, de calculateurs, aux caractéristiques différentes, reliés entre eux par une infrastructure physique de câbles et des flux d'information. Les noms propres correspondent aux localisations des centres de recherche de la Defense Advanced Research Projects Agency (DARPA) que ce réseau met en relation. Si aujourd'hui nous voulions cartographier le réseau Internet, intuitivement nous reproduirions sans doute un schéma de ce type, un ensemble de points égaux dans un réseau décentralisé.

Nous avons vu en introduction, suivant les travaux de Pierre Musso, ce que cette conception d'Internet véhicule comme utopie. Effectivement, cette représentation nous permet d'inscrire Internet dans la continuation des philosophies du réseau, au travers desquelles, la circulation libre, et transparente des flux humains, de savoirs et de capitaux est supposée entrainer d'elle-même le changement social et ainsi « faire de l'égalité et de la démocratie ». Nous avons noté qu'il est pourtant réducteur de penser que le développement d’infrastructures réticulaires était une condition suffisante du changement social.

Néanmoins la formidable originalité d'Internet, renouvelant les modalités de l’interaction entre les composantes de la société (individus, objets, idées), doit nous poser question.¹ Suivant l'intuition de Boris Beaude, nous pensons qu'Internet ne peut-être résumé à son réseau. Si la connexité est omniprésente dans son infrastructure nous pensons que cette caractéristique n'est qu'un extrait d'une longue liste d'autres propriétés :

« Internet peut être local et mondial, synchrone et asynchrone, symétrique et asymétrique, interactif et passif, virtuel et auditif, permanent et éphémère : autant de propriétés qui correspondent généralement à des moyens de communication spécifiques, tels que la radio, la télévision, la presse écrite ou le téléphone. »²

Internet ne se réduit pas à un câblage et à des flux. Il se caractérise aussi par la permanence et l'accessibilité à des contenus. Au travers de l'économie de plateformes, il se caractérise par des masses d'informations et des marchés. Il se caractérise par le cloud, ce nuage de données en attente de sollicitations, stockées par les plateformes et leurs utilisateurs sur des ordinateurs distants, les serveurs.

« Internet est autant ce qui relie que ce qui est relié, le tout étant supérieur à la somme de ses parties .»³

Afin de saisir Internet dans toute sa complexité, Boris Beaude nous propose de le considérer comme un espace. Paraphrasant Kant, il nous explique que, de même qu'Internet, l'espace n'est ni un support, ni un contenu, que ce n'est pas une chose, mais l'ordonnancement des choses. L'espace, comme le temps, serait « une forme à priori de la sensibilité, l'un et l'autre nous permettant d'appréhender le réel et d'établir des relations entre les choses dont nous faisons l'expérience ». L'espace est à la fois ce qui rassemble et ce qui sépare, et c'est à ce titre qu'il est régulièrement analysé comme l'une des clés de compréhension de notre environnement et de notre capacité d'action sur lui même, de l'urbanisme unitaire aux « architectures de prévention situationnelle », en passant bien sûr par l'analyse du dispositif panoptique chez Foucault. C'est suivant cette idée, que nous pensons qu'une bonne intelligence de ce qu'est Internet, et de ses enjeux économiques, sociaux et politiques, doit passer par une relecture spatiale.

La première étape de la compréhension de l'espace d'Internet selon Beaude suppose d'opérer une distinction entre les territoires et les réseaux. Il fait ici appel à une typologie donnée par Jacques Lévy dans l'Espace légitime : Contiguïté et connexité sont deux métriques fondamentales, respectivement topographiques et topologiques. La contiguïté est la métrique du territoire qui est une continuité d'espaces. La métrique du réseau, dont l'espace peut-être discontinu, est la connexité. Dans un territoire, on considère la pertinence de la distance par la localisation (appréciée par la contiguïté), dans un réseau, la non-pertinence de la distance se fonde sur la communication (appréciée par la connexité).

Espace Métrique Technique
Lieux territoriaux Territoire Contiguïté Localisation
Lieux réticulaires Réseau Connexité Communication
fig 2: Lieux territoriaux et lieux réticulaires - Extrait de BEAUDE, Boris, Internet, changer l'espace, changer la société, FYP éditions, 2012 p. 53-55.

Le passage du territoire au réseau reconsidère la pertinence de la distance dans la communication par le passage de la métrique de la contiguïté à la connexité. La diffusion des réseaux, et la possibilité de communication structurent l'espace, tissant des relations qui complexifient le territoire. Dans le cas particulier d'Internet, la vitesse d'échange et de communication est telle que nous pouvons en conclure que la distance n'y est pas pertinente :

« Les vitesses sont telles qu'Internet permet un contact quasi instantané, quelle que soit la distance topographique(distance territoriale mesurée en mètres). En cela Internet est non seulement un espace, mais aussi un lieu, c'est-à-dire un espace au sein duquel la distance n'est pas pertinente. »

Pour résumer, penser Internet comme un espace nous permet de passer de l'idée d'un réseau à celle d'un lieu réticulaire, capable d'assurer la connexité entre des étendues et des parties remarquables sans que la distance y soit pertinente. Désormais, il convient, face à ce nouveau type d'espace, de l'étudier pour en dégager certaines propriétés que nous jugeons importantes pour notre question, et de voir de quelle manière les logiques du contrôle conceptualisées pour les territoires, s'appliquent au lieu réticulaire.

2. Quelques postulats sur l'espace d'Internet associés à leur représentation graphique

Dans le cadre de son diplôme à l'École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Paris (EnsAD), Louise Drulhe, designeuse, a repris la tentative de spatialisation d'Internet initiée par Boris Beaude dans un Atlas Critique d'Internet. Sous la forme d'une série de 15 hypothèses, celui-ci présente une liste de tentatives d'utilisation de l'analyse spatiale, dédiée à la compréhension des enjeux sociaux, politiques et économiques d'Internet. Ici, nous voudrions proposer quelques extraits de cette recherche théorique et graphique. Il nous semble en effet que celle-ci nous permet de donner une nouvelle profondeur à la compréhension d'Internet comme lieu réticulaire, et nous permet d'écarter définitivement de notre esprit la plate représentation de l'infrastructure du réseau.

1) Internet est un point (proposition 1)

Louise Drulhe part ici de l'un des concepts phares de Beaude, la synchorisation. Effectivement, comme nous l'avons dégagé plus tôt, sur Internet, la distance n'est pas pertinente. En cela, Internet n'est pas tant un lieu de synchronisation, de temps commun, qu'un lieu de synchorisation, à savoir un espace qui rend possible l'action en commun, l'interaction.

S'il existe de nombreux lieux possibles de synchorisation (une place, une usine, une école, une prison...), la spécificité d'Internet est qu'il est l'unique espace de synchorisation potentiellement partagé par le monde entier. Selon Beaude, il dispose d'une « capacité à être le lieu de pratiques déployées tant localement que mondialement ».

Cette capacité est la suite logique de la détermination militaire d'Internet selon laquelle il devait « assurer l'« interopérabilité » d'un ensemble de réseaux informatiques hétérogènes, fonctionnant à des échelles très différentes (du local au planétaire) ». C'est ce qui en fait une infrastructure impériale et une concentration du pouvoir inédite.

fig 3: DRULHE Louise, L'atlas critique d'Internet, 2015

2) Les moteurs de recherche ré-agencent Internet (proposition 2 )

Sur Internet, tout l'espace terrestre converge en un point. Tout nous paraît donc potentiellement à un clic. Néanmoins les moteurs de recherche, classant les pages web et les rendant plus ou moins lointaines, réagencent l'architecture du web et contrôlent l'espace, recréant une distance fictive. Cette redistribution de l'espace est particulièrement effective pour les moteurs de recherches profilant leurs utilisateurs afin de leur suggérer des résultats personnalisés. Google, passé maître dans cette pratique et utilisé à 90% en France et dans de nombreux autres pays se place comme intermédiaire entre les utilisateurs et le reste d'Internet dont il contrôle la géométrie.

Dans les dessins présentés ci-dessous, le cône descendant représente la perte de distance, de l'espace territorial à l'espace réticulaire. Le cône ascendant nous permet d'appréhender la reprise de distance fictive produite par les moteurs de recherche.

fig 4 et 5: DRULHE Louise, L'atlas critique d'Internet, 2015

3) Internet est la projection locale d'un espace mondial (proposition 3)

Internet est un espace unique partagé par l'ensemble du monde. Pourtant il existe de multiples expériences locales de ce lieu réticulaire mondial. Ainsi, Google Earth est interdit au Maroc, Google Maps présente des frontières différentes selon le pays dans lequel il est utilisé et les différends territoriaux auxquels ceux-ci sont confrontés. En France, de nombreux sites de téléchargement illégal sont inaccessibles alors qu'ils ne le sont pas pour les internautes d'autres pays. Cette projection est en grande partie le fruit des arrangements des géants d'Internet avec les États-Nations et une mise en conformité de leurs contenus avec les différentes lois locales.

fig 6: DRULHE Louise, L'atlas critique d'Internet, 2015

4) Internet a un relief dirigé (proposition 4 et 8)

fig 7: DRULHE Louise, L'atlas critique d'Internet, 2015

En pensant Internet comme effectivement décentralisé selon le mythe de l'égalité par le réseau, sa transposition en un espace devrait nous conduire à l'imaginer comme une surface plane dans laquelle l'activité est également répartie.

En réalité, nous observons qu'aujourd'hui sur Internet, un très petit nombre d'acteurs concentrent la majorité des activités, qui ne sont plus également décentralisées. Afin de représenter la force de cette concentration, Louise Drulhe fait l'hypothèse que ces acteurs, disposant d'un poids plus fort ont « creusé la surface du web ».

D'après Louise Drulhe, le web n'est donc pas une surface plane, mais une prolifération de reliefs disparates, aux pentes de plus en plus raides, produits par les plateformes. Cette représentation nous permet de comprendre plus aisément la diminution de l' « errance numérique », jusqu'alors caractérisée par la sérendipité, la découverte de curiosités inattendues. En effet, remplaçant le « vagabondage », de lien en lien, de page en page, nous remarquons chez les internautes une tendance de plus en plus marquée à l'utilisation récurrente des mêmes services et plateformes.

fig 8: DRULHE Louise, L'atlas critique d'Internet, 2015 : Spatialisation en coupe des 50 sites les plus importants selon le classement Alexa

5) Internet est un espace qui situe (proposition 9)

fig 9: DRULHE Louise, L'atlas critique d'Internet, 2015

« Être sur l'espace d'Internet c'est être situé », la proposition a quelque chose d'assez évident. Chaque utilisation d'Internet, chaque échange de données, transite sur le réseau virtuel par l'intermédiaire d'une infrastructure réelle elle-même située dans l'espace terrestre. La localisation de l'utilisateur est donc potentiellement accessible à tout moment par de nombreux tiers, à commencer par les Fournisseurs d'Accès à Internet (FAI). Louise Drulhe note que l'utilisation d'un smartphone rend la localisation permanente et donne au téléphone une fonction possible de traceur de mouvements. L'utilisation d'informations concernant les positions des téléphones dans l'espace est d'ailleurs aujourd'hui une constante régulière des enquêtes de police. De manière plus triviale, mais aussi plus facilement expérimentée, la géolocalisation via Internet permet à de nombreux annonceurs d'adresser à tout un chacun des sollicitations publicitaires situées et donc d'autant mieux ciblées.

6) La surface d'Internet est poreuse (proposition 10)

De la même manière que la localisation, sur Internet, l'ensemble des comportements génère des métadonnées, le moindre clic, la moindre recherche, est enregistré dans des logs, des cookies, les bases de données... Par recoupement d'informations, et à des fins de surveillance ou de ciblage marketing, il est aisé de générer une « ombre digitale de notre être numérique ». Sur Internet, l'illusion de « gratuité » est à ce prix. Louise Drulhe rend compte de cette hypertraçabilité par l'idée d'une surface « poreuse » d'Internet, au travers de laquelle s'infiltreraient nos informations personnelles avant d'être récoltées puis exploitées.

fig 10: DRULHE Louise, L'atlas critique d'Internet, 2015

7) Internet est une architecture personnalisée (proposition 15)

« Chacun de nos clics sculpte Internet à notre image », cette dernière proposition découle des précédentes. Après profilage, la plupart des plateformes sur Internet personnalisent l'expérience de leurs utilisateurs par le biais d'algorithmes de suggestions. Le Page Rank de Google ou la Timeline de Facebook sont des cas paradigmatiques de ces expériences et contenus individualisés et conditionnés par nos activités précédentes sur le réseau. Dans les lieux réticulaires « il existe autant d'architectures (...) qu'il existe d'internautes ».

fig 11: DRULHE Louise, L'atlas critique d'Internet, 2015

B. La plateforme, un espace privé délimité, découpé, hiérarchisé, et contrôlé

1. Simulacre de l'espace public

Se représenter graphiquement Internet comme nous venons de le faire est un préalable à la compréhension des enjeux qui le traversent. Pourtant cette opération de conceptualisation ne nous permet pas directement d'insérer notre espace virtuel dans l'une ou l'autre de ces grandes dichotomies que sont l'espace public et l'espace privé.

Si à l'aide de la notion de synchorisation, nous comprenons l'importance d'Internet dans la constitution d'un espace d'agir commun, la difficulté d'appréhension de cet espace est communément traduite par notre incapacité à le qualifier :

« Il ne peut être affirmé de manière absolue que la jurisprudence actuelle nie à Facebook le caractère d’espace privé, alors que ce réseau peut constituer soit un espace privé, soit un espace public, en fonction des paramétrages effectués  par son utilisateur »

Cette décision de la cour d'appel de Rouen nous laisse entendre que la qualification de l'espace d'Internet au sujet de sa publicité pourrait être mouvante. Sur une plateforme web, elle serait fonction des paramétrages effectués par son utilisateur, ainsi l'espace serait tantôt privé, tantôt public. Ici sont amalgamées deux dimensions de l'espace public, l'espace public tel que pensé par Jürgen Habermas, la sphère du débat politique, la publicité des opinions privées, et les espaces publics, les lieux d'expression de cette publicité, sur Internet les plateformes (réseaux sociaux, forums et messageries), correspondant au réseau viaire, rues, places ou parcs, à toutes les voies de circulation ouvertes aux publics, présentes dans l'espace terrestre. Il est en effet d'usage de considérer Internet comme le prolongement de ces trois « formes » d'espace public décrit par Habermas, le journal, le salon et le café, comme l'un des endroits où se cultive « cet art, le plus agréable de tous, l'art de la société et de la conversation, qu'ils nomment [les Français] le savoir-vivre. » ¹⁰.

Pourtant, il nous faut remarquer que les espaces d’Internet n'échappent pas au développement de la marchandisation et à la requalification des espaces publics, comme des espaces privés, « délimités, découpés, hiérarchisés, et contrôlés »¹¹, où l'usager est incité à se comporter en consommateur et en spectateur. Ce processus, décrit par Jean-Pierre Garnier, où le modèle des shopping malls* importés des USA s'impose comme celui de l'aménagement des espaces publics, s'est traduit sur Internet par le développement de vastes empires marchands à l'instar de Google, Facebook ou Amazon. Passé le fantasme d'un « Internet des pionniers » , comme celui d'une avant-garde alternative, guidée par la libre association, l'échange et la circulation des savoirs, pour Boris Beaude, « En à peine plus d'une décennie, Google ou Facebook se sont imposés comme des acteurs incontournables, qui ne font qu'accroitre chaque jour leur emprise sur un espace dont la publicité (caractère de ce qui est public) est de plus en plus l'apanage de la publicité (message publicitaire) »¹²

Suivant Habermas, nous savons que lorsque la presse devient entièrement dépendante de la réclame, elle n'est plus en mesure de jouer le rôle de publicité des opinions privées, et que c'est alors la fin d'un certain espace public. Dans le cas d'Internet, il nous faut donc remarquer que nombre de plateformes hébergées par des acteurs privés ne sont pas en mesure d'être considérées comme des lieux publics, quand bien même elles permettraient l'expression de formes de sociabilités et de conversations, dans une proportion déclinante au regard de la publication de réclames.

Cette tendance à la requalification de l'espace public sous l'influence de la marchandisation est aggravée par la centralité inédite occupée par certaines plateformes dans l'espace d'Internet, dont nous avons déjà remarqué qu'il est façonné par elles.

2. L'hypercentralité

Selon le classement dressé par Alexa, le groupe Google domine Internet avec 9 des 25 sites les plus consultés au monde, Facebook étant en deuxième position.¹³ Les espaces réticulaires sont le lieu d'une centralisation et d'une concentration inédite conduisant à ce que Boris Beaude nomme « l'hypercentralité ». Celle-ci est une tendance à la domination totale d'un espace par l'une de ses parties, une centralité recouvrant l'ensemble de sa périphérie.

« La majeure partie d'internet peut théoriquement être concentrée au sein d'un seul espace. L'acteur le plus évident à ce jour pour tenir ce rôle est indiscutablement Google »¹⁴

Au sein des espaces territoriaux on remarque, notamment dans le cas des villes, que les espaces d’intermédiation tendent peu à peu à hiérarchiser l'espace à mesure qu'ils se renforcent et s'imposent à la force des pratiques individuelles. Les lieux réticulaires, eux, comportent une caractéristique majeure. En effet, à la différence d'une ville, les lieux réticulaires augmentent leur potentiel d'interaction sans accroître leur distance interne. C'est ce que nous apprenait la proposition « Internet est un point » de Louise Drulhe.

« Quelle que soit leur taille, la distance entre leurs parties est toujours potentiellement nulle. Facebook peut donc accueillir 800 millions de personnes sans affecter son potentiel d'interaction. »¹⁵

De plus, par effet réseau, l'augmentation du potentiel d'interaction permis par une plateforme ne fait qu'accroitre son utilité individuelle :

« L'utilité individuelle d'un service de communication augmente avec le nombre d'individus qui s'y connecte. C'est un classique des externalités économiques dont l'importance est fondamentale à l'analyse économique de l'industrie de la communication. »¹⁶

Là où cette tendance à l'hypercentralisation de l'activité sur certaines plateformes est préoccupante c'est que celle-ci conduit aussi à la concentration massive de données et de traces. Et qu'une minorité d'acteurs privés sont donc en position de localiser, profiler, surveiller, contrôler les utilisateurs du web avec une précision inédite et potentiellement à échelle mondiale.

  1. BEAUDE, Boris, Internet, changer l'espace, changer la société, FYP éditions, 2012, p. 8.
  2. Ibid
  3. BEAUDE, Boris, Internet, changer l'espace, changer la société, FYP éditions, 2012 p. 16.
  4. Ibid
  5. GARNIER, Jean-Pierre, « Scénographies pour un simulacre : l'espace public réenchanté », Espaces et sociétés 2008/3 (n° 134), p. 67-81.
  6. BEAUDE, Boris, Internet, changer l'espace, changer la société, FYP éditions, 2012 p. 53-55.
  7. HOLMES, Brian, « Libre Association . Internet et la recomposition réticulaire », Multitudes, 2005/2 (no 21), p. 31-39.
  8. Cours d'appel de Rouen, 15 nov. 2011, n° 11/01827 et n° 11/01830
  9. PAQUOT, Thierry, L'espace public, Nouvelle édition, Paris, La Découverte, « Repères », 2015
  10. HUME, David, De la liberté civile, 1741
  11. GARNIER, Jean-Pierre, « Scénographies pour un simulacre : l'espace public réenchanté », Espaces et sociétés 2008/3 (n° 134), p. 67-81.
  12. BEAUDE, Boris, Internet, changer l'espace, changer la société, FYP éditions, 2012
  13. Disponible à la consultation sur http://www.alexa.com/topsites
  14. BEAUDE, Boris, Internet, changer l'espace, changer la société, FYP éditions, 2012 p. 101.
  15. Ibid
  16. ROHLFS, Jeffrey, « A Theory of Interdependent Demand fo a Communication Service », The Bell Journal of Economics and Management Science, 1974 n°5, vol 1, p16