Prologue

Réalisé un an après la lecture enthousiasmante de La Dimension Cachée, d'Edward T. Hall, ce mémoire, toutes proportions gardées bien sûr, se voudrait construit de manière analogue.

Le thème principal de la recherche d'Edward T. Hall, est celui de la perception culturelle de l'espace. L'objet de son ouvrage est de mettre au jour les structurations culturelles de l'agir humain, l'étude étant principalement centrée sur l'organisation de l'espace social et personnel ainsi que sa perception par l'homme. Hall n'étant pas spécialiste de l'ensemble des savoirs qu'il utilise au long de sa démonstration, il fait régulièrement référence aux travaux de Lorenz, Hediger, Tinvergen pour la zoologie et Boas, Sapir et Whorf pour l'anthropologie et la linguistique.

La Dimension Cachée est un livre singulier. Avant tout ouvrage de vulgarisation, l'auteur s'y place en tant que « lanceur d'alerte » selon une expression contemporaine. En réintégrant les conduites spatiales humaines dans la catégorie du comportement animal et en soulignant différentes structures culturelles, il pointe les dangers des cités modernes, la surpopulation, l'anomie.

Dans notre cas, il ne sera pas non plus question d'une matière pure, la philosophie politique. Nous nous proposons d'éclairer une question, celle de la structure du pouvoir induite dans la construction d'Internet, au travers d'un prisme très large de disciplines : Les sciences de l'information et de la communication, mais aussi la géographie, l'architecture, l'art, la sociologie du travail et particulièrement du « digital labor », ainsi qu'enfin, la philosophie. N'étant en aucun cas praticien de l'ensemble de ces disciplines, au cours de mon développement, je m’efforcerai d'en vulgariser le contenu et de les faire entrer en résonance. Ce travail est donc une construction analytique se donnant pour objectif de participer à une intelligence partagée de la situation.